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Quel impact dans mon assiette? #1 La viande


Photo: Annie Spratt

/FULL DISCLOSURE\ Ce que l’on mange a un impact sur l’environnement.

La bonne nouvelle c'est qu'à chaque repas, nous pouvons choisir la hauteur de cet impact.

Mais pour choisir, il faut connaître, et bien souvent nous manquons d’informations sur ce qui constitue notre assiette : d’où ça vient, comment ça a été élevé/cultivé, comment ça a été transformé ?

Difficile de savoir ce qui pollue plus ou moins, s’il vaut mieux acheter bio-du-bout-du-monde ou local-conventionnel, de saison-conventionnel ou surgelé-bio… Et puis, parfois, on préfère fermer les yeux. Je pense qu’il est important que chacun puisse faire ses choix en connaissance de cause, c’est pourquoi aujourd’hui j’aimerais récapituler ce que l’on sait de l’impact environnemental de l’industrie de la viande. Je ne parlerai pas de condition animale, mais si cela vous intéresse il y a plein de supers documentaires sur le sujet. (Je vous conseille Earthlings, plusieurs fois récompensé) Voilà 10 ans que je ne mange plus de viande et cette décision a toujours été motivée par une raison simple: réduire mon impact écologique. A partir du moment où on sait ce que représente l’élevage, si on est intéressé ou impliqué dans les causes environnementales, c’est difficile de continuer à consommer autant de viande. C’est si pire que ça ? Désolée de ne pas faire durer le suspens, mais oui. La viande est l’aliment qui pèse le plus lourd dans nos assiettes. Un steak local, bio, acheté au producteur, cause plus de pollution que des cerises chiliennes achetées dans une grande surface au milieu de l’hiver. Même si vous décidez de manger les dites cerises pendant tout l'hiver.

Heureusement!

La déforestation Il faut de l'espace pour élever du bétail, et plus encore pour faire pousser de quoi nourrir ce bétail. Sauf que cet espace, nous ne l'avons pas, ou nous l'avons mais il est déjà pris. Nous avons donc intelligemment décidé de créer de la place! Comment? En échangeant les forêts par des champs bien sûr!

Pas besoin de rappeler pourquoi couper des arbres est une idée désastreuse pour notre environnement, passons aux chiffres : L’élevage est responsable de 91 % des destructions de la forêt amazonienne au Brésil depuis 1970. L’élevage extensif et le soja cultivé pour alimenter le bétail sont la première cause de la déforestation au Brésil1.

Après une enquête de 3 ans publiée en juin 2009, Greenpeace a affirmé que l’élevage bovin est responsable à 80 % de la destruction de la forêt amazonienne.

Ces chiffres sont démesurés et inacceptables, et ce n'est pas parce que ces forêts sont sur un autre continent que leur destruction ne nous concerne pas. Ce modèle n'est pas américain, il est mondial. Nous aussi, en France, nous sommes dans cette démarche d'utiliser nos sols pour nourrir non pas les hommes mais les bêtes, et non pas nos bêtes mais des bêtes hors de nos frontières! Si vous voyagez un peu en France, vous verrez des champs de maïs partout. Et pourtant, nous retrouvons rarement cette céréale dans nos assiettes. Les deux tiers de ce qui pousse sur nos terres, à grand renfort d'intrants, est destiné à être exporté, principalement pour du bétail. A côté de ça, nous importons 5 milliards de fruits et légumes chaque année. Mais pourquoi on ne fait pas pousser nos propres légumes, pourquoi on ne se nourrit pas nous même avant de nourrir des vaches polonaises? Parce que le steak, c'est bon, quand même.

L'eau​

La problématique de l'eau est très présente dans nos médias, on sait que c'est un point clé et essentiel de notre niveau de vie et qu'il faut l'utiliser à bon escient, l'économiser, ne pas la polluer. Les affiches publicitaires dans la rue nous font croire que fermer le robinet quand on se brosse les dents, c'est bien. Et c'est bien, mais ce n'est pas le problème! Je ne dis pas qu'on peut prendre une douche d'une demie heure tous les jours, chaque geste compte, mais là ne réside pas le vrai levier d'action. Si on veut économiser l'eau, il faut économiser la viande. Le secteur de l’élevage serait responsable de 8 % de la consommation mondiale humaine d’eau 2 . Fabriquer un hamburger consomme autant d’eau que deux mois de douche, soit 2500L d'eau. Des images parlantes comme ça il y en a d'autres : Pour créer 1 kcalorie végétale, il faut 1 litre d'eau. Pour créer 1 kcalorie animale, il faut 5 litres d'eau. Ce qui signifie que se nourrir de plantes nécéssite 5 fois moins d'eau que de se nourrir d'animaux. La FAO (Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture)a fait le calcul et estimé qu’un Français moyen consomme 9000 L. d’eau par jour pour se nourrir, tandis qu'avec une alimentation végétalienne, ce chiffre descend à 3600L. Il faut être lucide : produire de la viande, du lait ou des oeufs nécessite aujourd'hui beaucoup plus d'eau que produire des céréales ou légumineuses. Vous comprenez pourquoi fermer le robinet c'est bien, mais pas franchement la question?

Mais la sur-consommation de l'eau n'est pas le seul problème : Les facteurs de pollutions de l'eau sont en grande partie issus directement ou indirectement à l'élevage. Nitrates, phosphates, ammoniac, biocides, cuivre sont issus des pesticides, désinfectants, produits entrant dans la transformation des produits animaux ou encore déjections. Les substances qui se déversent et s'accumulent dans l'eau perturbent nos océans, provoquent la prolifération des algues vertes ainsi que des pluies acides. Ce programme ne fait pas rêver, et pourtant, c'est sympa une côtelette d'agneau.

Les émissions de gaz à effet de serre

La FAO a publié un rapport 3 dans lequel elle révèle que l’élevage produit 18% des émissions de gaz à effet de serre liées à l’activité humaine. 18%, c’est plus que tout ce qui est produit par nos transports en communs ou notre utilisation d’énergies. (13,5%)

Pour le World Watch Institute, ce chiffre s’élève carrément à 51%. Grosse différence de résultat car ils ont ajouté les cultures fourragères et le méthane rejeté, ainsi que l'aquaculture qui est totalement oubliée par la FAO et d'autres impacts indirectement liés à l'élevage tels que le transport de la viande, les emballages spécialisés, la chaîne du froid ou l'incinération des déchets. 4

En terme d’énergie, la production de protéines d’origine animale – terrestres ou marines – nécessite entre 6 à 20 fois plus d’énergie fossile que les protéines de soja, selon le type d’espèce.

La FAO estime que dans le secteur de l'agriculture, le bétail représente 80% des émissions. Avec un tel chiffre, pas besoin d'aller chercher très loin comment réduire l'impact de notre alimentation. Enfin, la déforestation qui est grandement dû à la volonté de produire toujours plus de viande a causé 12 % des émissions mondiales de GES entre 2000 et 2005 5 Tout ça pour quoi? Tout ça parce qu'un bon barbecue entre copains, c'est franchement chouette.

Les enjeux sociaux

Toute cette nourriture que l’on donne aux animaux, nous ne pouvons pas la manger. Cette nourriture dans laquelle on a mis tellement d’énergie est perdue. Oui, elle est perdue, car quand on mange une portion de steak, on a sacrifié 7 portions de nourriture végétale pour nourrir la bête qui a donné le steak. On a donc perdu 6 portions de nourriture ! Je ne sais pas vous, mais quand je pense aux milliards de personnes qui meurent de faim chaque jour, et particulièrement aux personnes qui se tuent à cultiver du maïs et autres céréales destinées à nourrir des élevages, ces mêmes personnes qui vivent dans des pays dévastés par la famine, je me dis qu’il y a franchement un problème. Un problème de taille. Le monde ne meurt pas (encore) de faim. Il y a des hommes qui meurent de faim, mais tant qu'on aura de quoi nourrir nos bêtes, on aura largement de quoi nourrir l'humanité. Alors oui, on ne peut pas changer les choses tout d'un coup, livrer nos maïs à des populations isolées plutôt qu'à des vaches, mais on peut faire changer la tendance petit à petit.

Et pour finir, il ne faut pas oublier que l'agriculture est largement subventionnée car elle n'est pas rentable, et le marché de la viande ne passe pas à côté!

Si vous voulez une explication un peu plus ludique de l'industrie de la viande, je vous invite à regarder Cowspiracy, un film américain qui traite le sujet de l'impact environnemental sans image choc. Vraiment parlant!

Lumière et Joie, Silène 🐢✨ Cet article vous a plu? N'hésitez pas à laisser un commentaire et à le partager à vos amis! Plus on est de fous, mieux on sauve la planète!🌿

Sources

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