La mode, la terre et nous : les solutions
Bonjour, bonsoir, bienvenue ! Je suis vraiment très heureuse de vous retrouver aujourd’hui pour cet article qu’il me tardait de rédiger ! C’est quand même plus plaisant de parler des solutions plutôt que des problèmes :)
Cet article vient conclure la série de quatre articles à propos de la mode, vous pouvez retrouvez les précédents ci-dessous :
Fast fashion, pourquoi ? Cette « mode éclair » n’existe pas depuis longtemps. Comment les magasins de prêt à porter ont-ils réussi à nous faire acheter autant de vêtements en si peu de temps, alors que nos grands-parents faisaient probablement les magasins deux fois par an ? Tout simplement en ne proposant, non pas deux saisons d’articles (été et hiver) mais… 50. Si vous entrez dans un Zara aujourd’hui, et que vous y retournez la semaine prochaine, vous y verrez de nouveaux articles. Une manne pour les designers qui n’ont plus aucune limite, ils peuvent sortir des nouveaux modèles autant qu’ils le veulent ! Et bien sûr, tout fashionista qui se respecte doit aller faire son tour pour ne rien rater des nouvelles tendances. Hop, le shopping qui était une activité exceptionnelle devient la norme et une routine. Cette consommation à tout prix entre dans un cycle d’obsolescence programmée : on ne sait pas combien de temps durent nos vêtements et on ne s'en soucie pas, car après quelques utilisations, on les remplace par des nouveaux, plus cool, plus doux, plus chauds, plus beaux, ce qui nous rend plus heureux, par la même occasion.
Vraiment ?
Des études ont montré que loin de ce que l’on pense, consommer nous rendrait en fait moins heureux. Bien souvent, faire du lèche-vitrine est perçu comme une activité de loisir mais aussi de consolation. Renouveler son dressing est synonyme de nouveau départ, on se sent alors prêt à redémarrer sur de meilleures bases… Sauf qu’on va se lasser de ces nouveaux vêtements aussi vite que les anciens. En réalité, il existe une corrélation entre la surconsommation et l’état de dépression. Consommer ne rend pas heureux, et peut même rendre malheureux. Il faut prêter attention à notre état de joie au moment de se procurer un nouvel objet et ce qu’il reste de cette émotion quelques jours plus tard… Sans doute pas grand chose. Le plaisir apporté par la consommation est très éphémère. De plus, lorsqu’on est dans un état d’esprit de surconsommation, on entre dans une spirale d’insatisfaction permanente. On essaie de combler avec de nouveaux achats, mais cela ne fait au final qu’empirer nos émotions. Le shopping n’est pas une thérapie, bien que ce message soit activement passé dans notre société à travers les films, les pubs, ou tous ces « retour de courses » qu’on peut trouver sur Youtube. (Si vous ne savez pas ce que c’est : des youtubers passent en revue leurs achats du jour en expliquant à quel point leurs nouveaux habits sont formidables. Oui, c’est inintéressant, mais à voir le nombre de vue qu’il y a sous ces vidéos, eh bien ça intéresse pas mal de gens.)
La surconsommation est le symbole de notre domination occidentale, nous qui pouvons changer de vêtements tous les jours, ne sommes nous pas privilégiés par rapport aux « autres » au bout du monde ? Je fais de la provocation en disant ça, mais la pub joue un peu sur ce sentiment de supériorité pour nous donner envie de posséder toujours plus… À méditer.
Photo Becca McHaffie
Slow fashion, comment ? Cela étant dit, mon premier point concerne naturellement la quantité. Consommer moins a des impacts bénéfiques sur tout ce qui nous entoure. Cela est bénéfique sur notre bonheur, sur notre porte-monnaie, sur notre impact écologique, sur notre éthique… Vous avez peut-être entendu parler du concept de slow fashion, la mode lente. La mode qui prend son temps. On ne devrait pas banaliser de changement de notre dressing. Je me souviens encore, enfant, de l’excitation quand mes parents m’emmenaient faire les magasins. C’était rare, vraiment, peut-être 3 fois par an. Ado, j’arrivais à les trainer plus souvent, mais je n’étais alors de moins en moins en moins satisfaite de mes achats. Je pense que les vêtements sont un moyen d’expression, et que quand on est adolescent on passe par de nombreuses étapes, on se cherche, et c’est normal de ne plus se retrouver dans nos goûts d’avant. Mais alors en grandissant, en se stabilisant, en se trouvant, on perd ce besoin là. Acheter des vêtements sur un coup de tête, c’est nourrir nos pulsions et se créer des besoins. En transformant la session shopping en un moment privilégié avec nous-même ou des gens qu’on aime, en un moment précieux, on retrouve le vrai plaisir de l’acquisition de vêtements, et par la même occasion, on se libère de nos pulsions néfastes !
Comment faire pour acheter moins ? Observer. Y a-t-il des périodes où vous avez particulièrement envie de faire les magasins ? Est-ce lié à un état d’esprit particulier ? Pouvez-vous chercher une autre activité qui vous apaiserait à ce moment, sans avoir besoin de sortir votre porte-monnaie ?
Voir. Lorsque vous ouvrez votre penderie, regardez ce qui la constitue. Si vous regardez assez attentivement, vous pourrez y voir de nouvelles choses… Ce qu’il y a devant vos yeux c’est bien plus que de simples morceaux de tissus : ce sont des ressources et du travail. En prenant conscience de la vraie valeur de nos possessions ainsi que de leur impact, on peut être moins tenté d’en acheter encore plus. Réfléchir. Avant d’acheter quelque chose, faites une liste mentale de ce qui constitue votre garde-robe. D’accord, vous n’avez pas cette veste en jean à broderies ethniques… Mais n’avez vous pas d’autres vestes, que vous pouvez utiliser dans les exactes mêmes conditions que celle-ci ? Reporter. Si un article vous plait vraiment, ne l’achetez pas. Rentrez chez vous et continuer votre journée. Si au bout de quelques jours (ou quelques semaines pour les plus téméraires) cet article vous revient en mémoire et que vous êtes vraiment certain que c’est lui, c’est le bon ! Alors seulement retournez au magasin l’essayer. (Et soyez francs avez vous-même si finalement vous ne vous sentez pas si bien dedans)
Photo Clem Onojeghuo
Mode et seconde main Loin de moi l’idée de vous dire de ne plus jamais acheter de vêtements. Se sentir bien dans les affaires qu’on porte est essentiel, et renouveler certains articles de temps en temps peut être tout à fait bénéfique. Mais sommes nous obligés d’acheter du neuf ? La réponse est non. Ca fait des années (peut-être 10 ans!) que j’ai quasiment arrêté d’acheter des vêtements neufs. (Sans compter les sous-vêtements, bon…). Aujourd’hui, il est vraiment facile de se procurer des vêtements de seconde main, et pour moi cela ne représente que des avantages. 1- moins de chance de croiser quelqu’un qui porte le même t-shirt que vous dans la rue
2- plus de chance de dénicher des articles uniques 3- moins de dépenses 4- moins d’impact écologique (pour moi ce point est numéro 1!)
Plusieurs solutions s’offrent à nous pour acheter en seconde main :
Les vides-greniers. Parfois, oh joie ! vous pouvez tomber sur le stand d’une personne qui fait pile votre taille et dont les goûts sont exactement les mêmes ! Résultat : vous voulez tout lui acheter. (Attention, c’est pas parce que c’est seconde main qu’il faut saturer votre garde-robe pour autant !) Les boutiques solidaires : je pense ici à Emmaüs et La Croix Rouge mais je pense qu’il en existe plein d’autres selon la ville où vous vivez. Acheter dans ces types de boutiques permet d’encourager les emplois locaux et d’offrir une nouvelle vie à des vêtements souvent en parfait état. Les sites de revente : j’ai été une grande fan du site Vinted pendant un moment. C’est idéal si vous voulez vous procurer des vêtements récents car la majorité des vendeurs sont des acheteurs… chevronnés qui renouvellent beaucoup leur garde-robe. Il existe d’autres sites comme Videdressing ou même Leboncoin.
Photo Ararose
Mode responsable Enfin, si vous avez le cœur à mettre un peu plus de budget dans vos vêtements, vous pouvez vous tourner vers des marques éthiques et écologiques. Je vous en cite quelques unes, mais je ne peux pas vous faire de retour dessus car mon budget est plutôt du genre serré-on-économise-pour-les-vacances et je préfère le seconde main.
Vegan Wills : Chaussures et maroquinerie véganes, fabriqués en Europe et certifiés zéro carbone Minuit Sur Terre : Chaussures françaises véganes fabriquées au Portugal
Inkkas : Baskets éthiques, des modèles véganes
Peau éthique : Lingerie en coton biologique Filabio : Vêtements éthiques en fibres naturelles écologiques People Tree : Prêt à porter éthique en fibres bio Ethos Bio : Prêt à porter éthique en fibres bio
Modetic : Vêtements éthiques, en fibre bio et fabriqués en France
Petit aparté pour Ararose que je suis sur les réseaux sociaux… C’est la première fois que je vois une marque qui fait son marketing en disant de consommer moins… Ils ont de très belles valeurs et il y a aussi un blog body-positive sur leur site.
Cette liste est non exhaustive, n'hésitez pas à partager des marques que vous connaissez, je les ajouterai. Voilà ! Si vous avez des idées et des suggestions à ajouter à cet article n’hésitez pas je serai ravie d’enrichir la liste des solutions ! Merci beaucoup d’avoir lu cette série, j’espère qu’elle aidera à réfléchir à la place de la mode dans nos vies et à renforcer vos engagements à ce propos.
Lumière et Joie, Silène 🐢✨
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